Paroles aux vices présidents du CRPST
Quel rôle des partenaires sociaux dans le cadre du PRST4 ?
Jean François LABAQUERE, Vice-président du CRPST pour les organisations professionnelles, représentant MEDEF :
Après avoir participé à sa construction, les partenaires sociaux doivent relayer les actions du PRST 4 dans leurs réseaux respectifs. Ils ont aussi un rôle de coordination.
Les OP et les OS sont toujours parvenues en Occitanie à porter des thématiques de prévention communes. La prévention est un sujet plutôt fédérateur. Je ne connais pas de chef d’entreprise qui se désintéresse du sujet.
Par contre, dans le contenu des actions proposées il faut faire attention à l’empilement des obligations en matière d’évaluation des risques par exemple… La TPE pourrait avoir des difficultés à faire un DU très détaillé et à mettre en œuvre l’ensemble des actions de prévention du PRST … Il faut y aller progressivement.
Je relève un autre point de vigilance : il conviendrait de ne pas faire peser sur l’entreprise des risques sociétaux qu’il faudrait traiter à un autre niveau (exemple risque environnemental, santé publique…)
Selon vous quels sont les enjeux de ce nouveau plan ?
L’enjeu majeur est de toucher l’entreprise, mettre à sa disposition des outils et un réseau.
C’est un sujet compliqué. Il faut faire un effort de communication plus important à tous les niveaux. Les outils ou accompagnements proposés doivent être très pratico pratique au plus près des besoins de la TPE car on sait que les grandes entreprises sont mieux armées
En Occitanie la bonne entente avec les institutionnels et acteurs de la prévention y compris les SPST a permis de progresser sur le sujet. Le contenu du PRST devrait donc permettre de répondre aux besoins des TPE
Pour mieux comprendre ce PRST4 quel message de prévention doit-on retenir ?
Il faut agir le plus en amont possible en prenant en compte les situations de travail, le travail réel.
L’entreprise est encore trop dans la réaction et pas assez dans l’anticipation. Il faut se saisir de tout ce que propose le PRST pour agir. Il faut agir aussi auprès des jeunes en formation et à leur arrivée dans l’entreprise.
Les entreprises doivent anticiper mais il est toujours compliqué de travailler sur un risque qu’on ne voit pas, qu’on a pas vu…
L’entreprise doit s’interroger sur sa population et comment garder ses salariés en bonne santé le plus longtemps possible…
Quel rôle des partenaires sociaux dans le cadre du PRST4 ?
Isabelle RICARD, Vice-présidente du CRPST pour les organisations salariales, Représentante CFDT :
Un rôle de co-construction, en nous appuyant sur notre expérience de terrain, de façon à faire évoluer les sujets. Cela doit bien entendu se faire en concertation avec l’ensemble des acteurs territoriaux.
Les partenaires sociaux ont un rôle primordial à jouer pour que la prévention ne soit pas un vain mot mais ait des effets concrets sur le maintien en bonne santé des personnes à la fois pendant qu’elles sont en emploi mais également une fois parties à la retraite, car il faut également penser la prévention sur le long terme.
Même si certains sujets et thématiques nécessitent un temps d’acculturation, en particulier lors de la phase de renouvellement des mandats, il faut veiller à ce que les partenaires sociaux puissent prendre toute leur place sur l’ensemble des thématiques, en particulier en étant vigilants sur les moyens mis à leur disposition, gage de leur disponibilité et de leur engagement sur le long terme.
Un rôle fédérateur, car il s’agit de créer une synergie entre l’ensemble des parties prenantes afin d’être au plus près des enjeux de prévention sur le territoire et d’y répondre, mais aussi de créer des passerelles entre les différents secteurs professionnels, de façon à croiser les expériences et en tirer le meilleur. Pour cela, les partenaires sociaux, issus de différents horizons, ont un rôle de facilitateurs.
Un rôle de diffusion. Les partenaires sociaux doivent participer à la diffusion la plus large possible dans les entreprises des actions mises en œuvre dans le cadre du PRST4 et à leur utilisation effective de façon à avoir des résultats en termes d’engagement des entreprises et d’efficacité des actions.
Selon vous quels sont les enjeux de ce nouveau plan ?
Un enjeu de capitalisation : dans une démarche d’amélioration continue, tirer le bilan du PRST3 de façon à s’appuyer sur ses points forts, mais également répondre aux enjeux de prévention sur le territoire pour faire en sorte que tous les salariés aient une carrière professionnelle et une retraite qui se passent au mieux, quel que soit leur champ professionnel.
Un enjeu de diffusion : arriver à diffuser les actions auprès de toutes les entreprises et favoriser leur mise en place car la prévention n’est souvent pas un sujet primordial en temps de crise. Pourtant, le sujet l’amélioration des conditions de travail est l’un des facteurs de l’attractivité des entreprises qui ont tout à gagner à engager des démarches de prévention. Il faut faire savoir qu’il existe un plan national de santé au travail et que notre plan régional s’inscrit dans ce cadre.
Il faut notamment avoir une vigilance particulière envers les TPE, où les choses sont un peu plus compliquées car les organisations syndicales mais également patronales y sont peu représentées.
Un enjeu d’évaluation : il faut mettre en place et suivre des indicateurs dés le début du plan dans le but de pouvoir évaluer l’impact réel de nos actions et d’en faire évoluer le contenu si nécessaire
Pour mieux comprendre ce PRST4 quel message de prévention doit-on retenir ?
Plusieurs thématiques me semblent fondamentales : le risque chimique qui est un risque déporté, la santé au travail des femmes, sujet longtemps négligé, la prise en compte des enjeux de prévention vis-à-vis de la chaine de sous-traitance et bien entendu, la lutte contre la désinsertion professionnelle.